Fondation du village

Au cœur de l’histoire de St-Albert réside un moment clé : l’établissement du bureau de poste, le 1er août 1874, une date empreinte de signification profonde. Selon l’historien Brault, ce n’est pas simplement la naissance du bureau de poste, mais celle de toute une communauté. En effet, dans le passé, l’installation d’un bureau de poste était un acte d’officialisation, une reconnaissance formelle de la communauté par la province. Ainsi, le 1er août 1874, est considéré comme étant l’anniversaire officiel du village.

À cette époque, un bureau de poste et un atelier de forgeron ont été construits. Plus tard, une auberge a été érigée (ses propriétaires au fil du temps ont été Joseph Vallée, Midas Vallée, Damase Meilleur, Charles Desautels et Narcisse Lapointe, Josephat Quenneville, Jean Ouimet et un M. Lauzon).

Comme c’est le cas pour la plupart des centres canadiens-français, c’est autour du clocher que prit naissance le village de St-Albert. À l’arrivée du premier curé, le 27 septembre 1878, tout ce qui s’y trouvait était une pauvre chapelle dont la toiture prenait l’eau, et quelques colons au milieu des souches. M. Albert Philion, premier curé de la paroisse quitte en effet Embrun pour venir s’établir à St-Albert: Un nom qu’il vient lui-même de choisir pour sa paroisse, inspiré de son propre prénom: Albert. Jusque là la petite communauté était nommée la mission de Cambridge.

Après la construction de la première chapelle-presbytère, c’est l’ouverture d’un premier magasin, en mai 1879, qui marqua le commencement de la vie économique dans le centre de la paroisse. La population atteint un apogée vers 1910, alors que le village était composé principalement de familles franco-canadiennes. C’est à cette époque que la première ligne téléphonique fut installée à St-Albert par la Glasgow Telephone Company (achetée par la Bell Telephone Company en 1938). L’électricité est arrivée dans le village en 1930.

Roger Cayer, St-Albert, 125 ans de vie, 1999, Page 22

Lucien Brault, Histoire des Comtés unis de Prescott et Russell, L’Orignal, Conseil des Comtés unis de Prescott et Russell, 1965, p. 335.