La paroisse est née

Église de St-Albert

Depuis 1858, les bonnes gens de St-Albert vivent en communauté chrétienne. Ce sont les missionnaires qui, les premiers, ont pourvu aux besoins spirituels du canton. La Mission de Cambridge, comme on l’appelait, fut d’abord desservie par le Père Michel, un Français missionnaire de Cumberland. Il construisit même vers 1858, dans le canton de Cambridge, une petite chapelle qu’il consacra à saint Michel et qui disparut rapidement. On ne sait plus à quel endroit elle a existé. Pour un missionnaire du siècle dernier, le chemin à travers la forêt était long de Cumberland au canton de Cambridge. 

Aussi, il ne semble pas que cet arrangement ait existé longtemps.  La Mission de Cambridge fut alors desservie par les prêtres de la nouvelle paroisse d’Embrun. De 1868 à 1878, la Mission de Cambridge fut desservie successivement par MM. les abbés Francoeur, Guay et Guillaume, curés d’Embrun. En été, ils devaient faire un détour par Crysler, à cause de la rivière Nation, pour atteindre les fidèles qui demeuraient à l’extrémité sud des lots 15 à 22 de la Xe concession où se trouvait le noyau de Canadiens-français du canton, et d’où ils remontent à un mille plus au nord sur le Rang St-Albert-est. On confessait «en-dessous de l’escalier» (les maisons se ressemblaient toutes); on baptisait et on disait la messe tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, comme c’est la coutume en pays de mission. Dès juin 1872, M. Guay (curé d’Embrun) envoie à Mgr Guigues, évêque d’Ottawa, une requête signée par quelques citoyens qui demandent une chapelle dans Cambridge. Au printemps de 1873, M. Guay revient à la charge, cette fois avec une pétition signée par soixante-trois citoyens de Cambridge. 

Il propose que cette chapelle soit bâtie dans la IXe concession, il semblerait que la chose fut jugée prématurée à l’évêché, car on n’y a pas donné suite immédiatement. Trois ans plus tard, on décide de faire les premiers pas en vue de répondre au désir des citoyens: on achète un terrain sur la IXe concession qui sera désormais propriété de la Corporation épiscopale d’Ottawa, et qui servira à la future fabrique. En octobre 1876, les quatre citoyens propriétaires du terrain cédèrent leur propriété pour la somme nominale d’un dollar chacune, à la Corporation épiscopale d’Ottawa.

Lorsque M. le curé Philion est nommé à la mission de Cambridge (St-Albert) en 1878, il prend la tête d’un groupement de chrétiens qui depuis vingt ans et plus n’avaient connu que les missionnaires. Ils désiraient vivement les services d’un prêtre établi en permanence au milieu d’eux. Ils lui garantiraient un salaire de trois cents dollars, au moins, pour la première année de son ministère. Le 5 septembre 1878 a lieu la première assemblée de la paroisse pour la mission de Cambridge, avec M. Albert Philion, premier curé. C’est ce curé qui a choisi de remplacer le nom de la mission de Cambridge par  le nom de St-Albert. Saint Albert de Louvain, évêque de Liège à la fin du 12e siècle, devient ainsi le Saint patron de la paroisse.  Dès son arrivée, le curé Philion organisa des corvées pour le transport de la pierre – prise chez M. Cashion, lot 25, Xe concession – et du bois, afin de construire une extension de vingt pieds à sa chapelle. Les paroissiens fournissent aussi toute la chaux nécessaire, qu’ils produisent eux-mêmes. Le tout fut terminé avant Noël. Au cours de l’hiver, il fit diviser la chapelle en deux étages: le bas devant servir aux offices divins et le deuxième étage devant servir de presbytère.

L’église de St-Albert qui a été construite en 1881. L’ancienne chapelle est transformée en presbytère. De  juillet 1891 à 1893, il y a agrandissement de l’église et on y décore l’intérieur au coût de 7 644 $. Le 16 mars 1893, la communauté de St-Albert est érigée en paroisse. Les trois cloches furent bénites cette même année.  

En 1894, le chemin de croix est ajouté dans l’église. La paroisse achète un orgue Casavant au coût de 1 250 $. Monseigneur Duhamel qualifie St-Albert de « Jardin du diocèse ». En 1901, neuf tableaux d’Hervé Légaré et la statue de Saint-Antoine de Padoue sont ajoutés. La paroisse est reconnue canoniquement le 18 avril 1902. 

Dans les années 1960 et suite à Vatican II, la paroisse accueillit pleinement le renouveau liturgique prôné par le Concile: adaptations au niveau de l’autel, participation des laïcs comme lecteurs et comme chantres. Vers 1980, d’importantes rénovations furent entreprises sur les parties extérieures de l’église et du presbytère. Les Chevaliers de Colomb donnèrent une grotte de la Vierge Marie, qui fut consacrée en 1986. À partir de 1990, les travaux portèrent sur l’intérieur de l’église et du presbytère et, en 1998, de nouveaux vitraux sont posés. Au cours de ces 150 ans d’existence, ce sont 35 curés qui se sont succédé à la tête de notre paroisse.

Voici d’autres dates importantes entourant notre paroisse. 

  • 1905 : construction du presbytère actuel;
  • 1913 : achat de la maison qui servira de couvent aux religieuses;
  • 1924-1925 : travaux au cimetière et installation d’une belle clôture;
  • 1971 : restauration de l’Église selon Vatican II; la place aux laïcs fut instaurée;
  • 1984 : rénovation du presbytère et construction de la grotte;
  • 1989 : décoration intérieure de l’église;
  • 1998 : remplacement des fenêtres de l’église.
  • 2024 : ajout de colombariums dans le cimetière